vendredi 16 janvier 2015

LIBERTÉ (1)


(English version in next post)

L'article d'aujourd'hui va emprunter une forme quelque peu différente de ce que je fais habituellement. Car les évènements que j'ai à partager ont tous une importance pour moi et sont réunis sous une seule et même thématique : la liberté.

Vaste concept que celui de la liberté, pouvant à la fois rassembler l'indépendance, la légèreté, la conscience de soi, l'émancipation, mais surtout le choix. Avoir le choix de mener sa vie comme on l'entend.




Il y a presque un an, je signais mon premier contrat d'édition pour un projet jeunesse. Ce projet, si vous avez parcouru ce blog, vous le connaissez. En effet, lors du Salon de Montreuil l'année denière, j'ai rencontré un éditeur intéressé par mon album de fin d'études, ma réinterprétation de la Belle et la Bête. Et il s'est avéré que je devais poursuivre le travail afin que l'album soit éditable, c'est-à-dire fournir un certain nombre d'illustrations supplémentaires.
J'ai eu beaucoup de mal avec ce projet, pour plusieurs raisons.

Il s'était écoulé 7 mois entre la fin de mes études et ma rencontre avec cet éditeur. Durant cette période, j'ai travaillé mon dessin, j'ai cherché à le faire évoluer. J'ai commencé à développer d'autres projets qui me faisaient envie, j'ai cherché à me trouver ma propre identité en dehors de l'école. Et cette identité, ce n'était PAS mon projet de fin d'études. Aussi, la perspective de me replonger dans quelque chose qui était définitivement terminé dans ma tête m'avais rendue réticente. Effacer l'espace d'un instant tout ce que j'avais commencé à bâtir et repartir sur cet ancien style qui ne me ressemblait pas tant que ça. 
 
De même, lorsque j'ai évalué la somme de travail que cela allait demander, j'ai réalisé que les quatre prochains mois de ma vie, au moins, allaient être consacrés à ce projet et que je n'aurais pas la possibilité d'avancer sur autre chose. Bien sûr, c'est là le travail d'un illustrateur et en temps normal cela m'aurait ravie, mais ce constat associé à mon premier point m'a plongé dans une aventure longue et fatigante, où mon évolution personnelle a été mise en attente.
C'est donc aujourd'hui avec un sentiment de légèreté intense que je vous annonce que le travail pour ce projet est désormais TERMINE. Ce vendredi 9 janvier 2015, j'ai rendu l'ensemble des travaux sur lesquels j'avais commencé à faire des recherches au mois de juin. L'intensité de ces quatre derniers mois trouve enfin son pendant et me voilà délestée de mon passé scolaire.
J'espère donc que toute mon énergie trouvera echo auprès des lecteurs et que le plaisir de voir mon premier album en librairie effacera les difficultés rencontrées lors de sa création :)

Ainsi va mon premier sentiment de liberté. Un immense poids qui se soulève et surtout la possibilité d'avancer, d'explorer, de choisir le chemin que je veux emprunter.



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Je resterai évasive sur le point qui va suivre car il est très personnel, mais je tenais tout de même à l'inclure dans cet article car il répond complètement au thème.
Depuis la fin de mes études, j'ai ressenti le besoin de me sentir évoluer, de m'engager dans une aventure nouvelle qu'est la maturité et la responsabilité. Tout ne s'est pas passé comme je l'aurais espéré et peu à peu, j'ai comme implanté des racines de plus en plus profondes, me sentant comme paralysée et bloquée dans un espace-temps, témoin de l'évolution du monde autour de moi et sans moi.


 Il y a un peu plus d'un mois, une pensée enfouie et jugée inaccessible a refait surface. Et j'ai alors pris une décision qui va changer pas mal de choses prochainement dans ma vie. J'ai simplement réalisé mon immense besoin d'un nouvel air, d'opérer une démarcation entre ce qui est ma vie d'adolescente/étudiante et ce qui est sur le point de devenir ma vie d'adulte.
Dès lors que je me suis fixée cette finalité, ma prison a commencé à s'évanouir. J'ai désormais un but, un accomplissement personnel à atteindre. Et même si je sais que mes angoisses seront toujours présentes sur le chemin qui m'y mènera, ma liberté se loge dans l'idée de me sentir comprise et soutenue et surtout dans l'idée de savoir désormais où je vais.
Et en préparation de ce nouvel air, je vais déjà m'accorder quelques jours de vacances d'ici trois semaines, bien au calme, dans la ville d'Annecy, qu'il me tarde de découvrir. :)

Ainsi va mon second sentiment de liberté, celui d'avoir désormais un objectif que j'ai décidé et qui, je le sais, va me permettre de m'évader et de m'épanouir.

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 Pour finir, je tenais à partager quelques lignes au vu des événements qui se sont déroulés en France la semaine passée. Français et non français, vous le savez sûrement, une attaque a eu lieu le 7 janvier 2015 au sein des locaux du journal satirique Charlie Hebdo.

Au delà de la violence inexpliquée et déséquilibrée de cet acte, ce qui m'a le plus touchée est le manque de tolérance. Le fait de ne pas accepter qu'une personne pense différemment de nous et l'exprime. Attaquer par les armes des personnes qui ne se sont jamais défendues qu'avec un crayon est, de plus, démesuré et lâche. Que l'on adhère ou que l'on n'adhère pas, le journal n'a toujours fait preuve que d'humour, à l'égard de tous, mais jamais de haine. Et ces personnes, sous couvert de leurs croyances, ont pourtant enfreint les principes de celles-ci en prônant la violence. Ce qui me fait croire que le terrorisme n'a pas de religion. Il ne peut pas en être autrement. Ce n'est qu'un prétexte bancal à la haine. Il y a eu là un manque de respect envers une communauté religieuse mais aussi un manque de respect envers un pays laïc, qui n'a donc à la fois pas de religion et pourtant les embrasse toutes.
Petite note d'humour, mais somme toute assez sérieuse pour ma part, je partage une citation du personnage de Yoda dans Star Wars : "Fear leads to anger ; anger leads to hate ; hate leads to suffering." Oui, la peur peut mener à la haine et il est difficile de résister à ce sentiment, mais y succomber serait leur donner raison.

Ainsi va mon troisième et dernier sentiment de liberté. Celui qui devrait caractériser l'ensemble des peuples. Celui qui permet de s'exprimer, autant que possible dans la tolérance et avec une certaine ouverture d'esprit, et ainsi éloigner une souffrance collective.



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